L’«équilibre» c’est la complicité

Pleurer le chaos et la famine comme on allume un cierge. Gémir et soupirer, les yeux levés vers le ciel, en jésuites de la bonne conscience.

Chanter les refrains de la liturgie israélienne. Otages ! Terroristes ! otages ! Terorristes ! Le chœur est bien rodé, l’émotion calibrée, la compassion dirigée.

Feindre la volonté de paix, la posture équilibrée, là où il n’y a qu’injustice, suprématie, domination, technologie contre pierre et mur contre cri.

Jeter sa hauteur intellectuelle — propre, diplômée, raisonnable — à la figure d’une rage viscérale, brute, désespérée, comme si la douleur devait se soumettre au bon ton.

Poursuivre l’intégration du monstre dans le continent. Nos valeurs ne sont-elles pas communes ? Science ! Démocratie ! Suprémacie !

Tout cela ce n’est rien d’autre que de la complicité fourbe. Un troc cynique entre confort moral et intérêts bien compris.

Et un jour — car il y a toujours un jour — il faudra payer. Les dirigeants paieront peut-être un peu. Beaucoup de Juifs paieront, c’est la vieille habitude de l’Histoire. Nous tous paierons, qui avons tout vu, tout su, tout justifié.


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