Chers et chères députés sionistes,

J’espère qu’en ce samedi ensoleillé où les bombes pleuvent toujours sur les Arabes et où Le Monde sioniste distrait la conscience de la France en ressassant l’histoire de la dette d’Haïti (et épargne les banques américaines, tiens), votre sionisme commence à perdre en certitude.

Aujourd’hui, je vous envoie un texte de Paul Ricoeur, de 1958. Notez cette phrase, page 5 :

« Les perspectives ouvertes par la Loi du Retour, à l’époque du réveil arabe, ne peuvent, me semble-t-il, que s’assombrir à mesure que l’État d’Israël deviendra un État laïque. […] Je me demande […] ce qui peut protéger l’entreprise politique d’un Israël laïcisé contre le militarisme et l’expansionnisme à base raciste. »

Voyez-vous, voilà bien longtemps que l’on sait le monstre qu’Israël va devenir.

Si vous l’ignorez, c’est sans doute parce qu’à partir des années 2000, toutes les maisons d’édition, de presse, et une grande partie du monde intellectuel sont peu à peu tombées sous l’emprise sioniste, parfois juive : propriétaires, directions éditoriales, journalistes. Les voilà quasiment tous sionistes, quand ils ne sont pas marxistes.

Regardez l’évolution des archives de journaux comme Le Monde ou Libération : vous sentirez à partir de 2005 l’emprise croissante, la diversion de plus en plus manifeste et la direction subtile de l’émoi. Quant à la scène politique, vous êtes sans doute mieux placé pour savoir que, depuis 2007…

Et des Juifs de gauche, influents parmi les intellectuels, sont souvent tellement pétrifiés par la peur viscérale de l’antisémitisme qu’ils n’osent même plus discuter avec les non-Juifs ce qu’ils craignent voir nourrir cet antisémitisme. Plutôt ne pas parler du monstre que de prendre le risque d’être mal aimés !

Soyez courageux, et si vous n’êtes pas juste, soyez ambitieux ! Le premier d’entre vous, ni marxiste, ni nationaliste, qui osera nommer le mal Juif sioniste en France, qui osera condamner son emprise sur les mots et la pensée, qui osera envisager une réponse ferme, voire armée, contre Israël, en tirera un dividende politique exceptionnel.

La France sent ce qui se passe. Elle attend la justice et les mots vrais. Le premier d’entre vous à se raviser sera un héros, le dernier, un traître.

Tous mes vœux de courage,

Martin