Lord Churchill et les yeomen contre les « commoners » d’Otmoor

Les Soulèvements de la Terre – version Angleterre 1801.

Ceci est une traduction partielle de l’article paru dans the land magazine. Il décrit comment les lords d’Oxford ont tenté en vain de réprimer les soulèvements contre la privatisation des communs d’Otmoor. Aujourd’hui, Otmoor est encore une prairie commune ainsi qu’une réserve ornithologique.

Un yeoman est un paysan propriétaire de ses terres. Les enclosure acts ont marqué le début du bocage anglais en divisant les terres seigneuriales en parcelles possédées ou cultivées par un seul paysan ou un nombre restreint d’entre eux.

Otmoor Common, près d’Oxford, une zone humide considérée par certains comme « terrain vague », était un « bien commun depuis l’antiquité la plus lointaine ». Au début du XIXième siècle, un partisan de l’«enclosure », écrivant dans le journal local, affirmait des habitants des communs :

« En s’occupant d’une portée d’oisons, de quelques moutons pourris, d’un squelette de vache ou d’un cheval galeux, ils perdent plus qu’ils n’auraient pu gagner en une journée de travail, et acquièrent des habitudes d’oisiveté et de dissipation, ainsi qu’une aversion pour le travail honnête, qui font d’eux des hommes séditieux et sans foi ni loi. »

« Sédition » fait référence à la résistance opposée par les habitants des communs au vol de leurs terres. La première proposition de drainage et d’ «enclosure» de la terre en 1801, par la famille Spencer/Churchill, fut repoussée par des foules armées qui ont fait leur apparition chaque fois que les autorités ont tenté d’afficher des avis d’enclosure. Une deuxième tentative en 1814 fut de nouveau confrontée à des « grandes foules équipées de toutes sortes d’armes ».

L’ «enclosure» et le drainage furent finalement imposés au cours des années suivantes, mais n’entrainèrent aucun bénéfice agricole immédiat. Un autre journal local écrivait : « au lieu de l’amélioration attendue de la qualité du sol, elle perdit la quasi-totalité de sa valeur… peu de cultures produisaient plus que le ce que coutaient la main-d’œuvre et les semences ».

En 1830, 22 agriculteurs furent acquittés de la destruction des digues associées aux travaux de drainage, et quelques semaines plus tard, encouragée par ce résultat, une foule se rassembla et a abattit toutes les clôtures de ces ex-communs. Lord Churchill arriva avec une troupe de yeomen [paysan propriétaire de la terre qu’il cultive], arrêta 44 des émeutiers et les emmena en wagon cellulaire à la prison d’Oxford.

« Le hasard a voulu que ce soit le jour de la foire de St Gilles, et la rue de St Gilles, le long de laquelle la cavalerie amenait ses prisonniers, était bondée. Les hommes dans les wagons crièrent ‘Otmoor pour toujours’, la foule reprit le cri, et attaqua avec grande violence les yeomen, lançant des briques, des pierres et des bâtons de tous les côtés… et les 44 prisonniers réussirent tous à s’échapper. »

Deux ans plus tard, Lord Melbourne écrira : « Toutes les villes dans les environs d’Otmoor sont plus ou moins infectées par les sentiments les plus violents, et on ne peut pas du tout compter sur elles. » Les magistrats d’Oxford, qui avaient réclamé des troupes pour réprimer les émeutes, recommanderont de leur côté : « Toute force que le Gouvernement pourrait envoyer ne devra rester sur place que de manière transitoire. Afin d’éviter un rapprochement inacceptable entre le peuple et l’armée, différentes garnisons devront se succéder les unes aux autres. »


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