Je ne veux pas l’hôpital le plus moderne

Je ne sais pas si je veux l’hôpital le plus moderne possible. Je veux le meilleur soin à la personne, le meilleur temps accordé aux patients, le meilleur accompagnement de fin de vie, mais je ne veux pas, absolument, tout de suite et partout, les traitements derniers cris qui nous coûtent des millions et font gagner quelques mois de vie.

En fait, je crois m’en fiche qu’on ne soit pas leader des révolutions technologiques. On ne l’a jamais été d’ailleurs. Ni pour la révolution industrielle, ni pour la révolution nucléaire, ni pour la révolution numérique, on n’a pas non plus envoyé les premières fusées dans le ciel.

Il faut se connaître un peu – Γνῶθι σεαυτόν.

Ce qui m’importe, c’est qu’on puisse suivre un peu le progrès, qu’on puisse identifier les meilleures idées, se les approprier et les mettre au service de tous. Pas qu’on mette toutes nos ressources dans l’innovation, je souhaite qu’on les mette, au possible, au service du bien vivre.

L’obsession de faire mieux, de faire plus, de faire plus vite, de devenir immortel, c’est une obsession anglo-saxonne, de milliardaires qui plus est. Ce n’est pas ce que je souhaite à notre pays.

Bien vivre, avec un certain niveau de vertu environnementale, tout en suivant le cours du monde, car personne n’est heureux de se sentir déclassé ni dépassé. Vivre libre, indépendant, suffisamment lentement, suffisamment rapidement. Voilà ce que je lui souhaite.


Publié

dans

,

par

Étiquettes :

Commentaires

2 réponses à “Je ne veux pas l’hôpital le plus moderne”

  1. Avatar de Martin

    Développer nos propres outils aussi, c’est important. Nos fusées et nos centrales nucléaires ne sont peut-être pas les meilleures mais ce sont les nôtres. Elles sont un gage d’indépendance et donc de liberté. Je suis pour qu’on retrouve cette idée, dans le numérique aussi. Par exemple créer « notre » intelligence artificielle générative, que l’on peut contrôler, que l’on comprend, qui ne nous rend pas dépendant de l’extérieur, même si ce n’est pas la meilleure.

    1. Avatar de Martin

      En pratique :
      1- sortir de l’#ERC, de sa recherche permanente de la disruption, des 3 millions qu’il peut mettre sur un projet de nano-technologies
      2- raisonner le financement des start-up par l’argent public
      3- continuer à financer la recherche fondamentale de manière modeste et universelle, via des crédits récurrents
      4- mettre les ressources libérées sur des projets urgents qui mobilisent des savoirs déjà maîtrisés : l’isolation des bâtiments, la réduction des émissions…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *