L’EDF de Marcel Boîteux, c’était surtout du pragmatisme.

Entre localisme et globalisme, protectionnisme et libre-échangisme il n’y a qu’un équilibre, pas de bonne solution. Ça ne sert à rien de faire des tomates industrielles en France s’il faut les chauffer ni du blé en Espagne s’il faut l’arroser. Il vaut mieux que les français achètent de la sauce tomate espagnole et les espagnols du blé français, même si on est aussi parfois content de pouvoir acheter de bonnes tomates paysannes gorgées de soleil du voisin.

Le programme nucléaire français doit son succès à un certain pragmatisme d’EDF à la fin des années 60. Contre un « francisme » technologique en vogue et contre le CEA, il a convaincu l’Etat de préférer la coopération et l’utilisation sous licence du design américain de réacteurs à eau pressurisée, bien plus performant et rentable. Plus tard on se réappropriera la technologie, on égalisera la compétence technique américaine, et la coopération entre le CEA, EDF et les Américains reste aujourd’hui fructueuse et capitale.


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